
Juin
« Culture eats strategy for breakfast ». Cette citation célèbre du théoricien du management Peter Drucker trouve un écho intéressant en cette période particulière de crise mondiale où les entreprises sont au ralenti. Télétravail, souplesse d’organisation, autonomie, confiance, responsabilisation : cette crise impose à de nombreuses organisations de revoir leur culture d’entreprise. Souvent négligée au profit des préoccupations opérationnelles, elle apparait encore plus aujourd’hui comme un élément clé en temps de crise, dans le cadre de recrutement, et globalement dans la transformation digitale des entreprises.
Un concept plus large que les valeurs d’entreprise.
Avant d’aller plus loin, clarifions d’abord la nuance qui existe entre « valeurs d’entreprises » et « culture d’entreprise ».
Les valeurs d’entreprise sont son code génétique, son ADN, ce qui la différencie fondamentalement dans la manière de faire. Elles structurent profondément les comportements internes et l’expérience avec toutes les parties prenantes, y compris les clients. En moyenne, une entreprise affiche 5 valeurs . Celles que l’on retrouve le plus souvent sont : L’innovation, le respect, l’intégrité, l’esprit d’équipe, la satisfaction client, la qualité, la responsabilité, le partage, la performance et la confiance.
La culture d’entreprise va beaucoup plus loin. Elle est un ensemble de connaissances, de valeurs et de comportements qui facilitent le fonctionnement d’une entreprise en étant partagé par ses membres. Une bonne alchimie favorisera l’alignement des collaborateurs, la stabilité et la confiance au sein de l’organisation, l’exclusion des mauvaises pratiques et la rétention des talents.
Un levier d’engagement et de performance en temps de crise.
Les périodes de crises entraînent des bouleversements importants dans le monde du travail. Face à la pandémie actuelle, toutes les entreprises ont dû s’adapter d’urgence : management des équipes à distance, utilisation de nouveaux outils digitaux, etc.
Le rôle des dirigeants est ainsi de veiller à ce que ses collaborateurs soient engagés dans l’activité de l’entreprise en renforçant : l’esprit d’équipe, la motivation, l’attention aux salariés en difficulté, et surtout le respect de la culture de l’entreprise. Lorsqu’elle se traduit par une définition claire des comportements attendus, eux-mêmes articulés autour de la stratégie et des objectifs de l’entreprise, elle peut créer un sentiment d’appartenance, constitutif de la motivation nécessaire au maintien de la performance.
Il faut également souligner que c’est en temps de crise que les collaborateurs mesurent réellement si les discours correspondent aux actes. Le comportement des collaborateurs durant cette période montre également leur degré de maturité par rapport à la culture d’entreprise en vigueur.
36% des échecs d’embauches ont pour cause l’inadéquation entre les candidats et la culture de l’entreprise.
La culture d’entreprise est devenue progressivement un élément important du recrutement des candidats. L’adéquation au poste est primordiale mais l’adéquation à la culture de l’entreprise l’est tout autant pour les entreprises. Aujourd’hui, un bon profil doit correspondre aux valeurs, principes, et convictions de l’entreprise. Avoir de bonnes compétences techniques, c’est bien à court terme, mais sans le savoir-être adéquat, le mariage tourne vite au cauchemar !
Pour les entreprises, s’assurer que le futur collaborateur adhère à sa culture est un moyen de limiter les erreurs de casting, ainsi que les coûts d’un recrutement inadéquat et de mieux affronter les périodes de tensions économiques.
En tant que collaborateur, adhérer à la culture de l’entreprise c’est aussi comprendre les enjeux, les défis, les orientations stratégiques de l’entreprise pour être efficace.
Placer la culture d’entreprise au cœur du processus de recrutement, c’est là-dessus que mise le job-matching aujourd’hui. Des algorithmes alignent automatiquement les exigences d’un poste ainsi que la culture de l’entreprise avec les compétences, les caractéristiques personnelles et les préférences des candidats.
Un élément essentiel dans la transformation digitale.
La transformation digitale d’une entreprise impacte toute l’organisation, y compris le recrutement et la culture d’entreprise. Elle va bien au-delà de l’introduction, certes essentielle, de nouvelles technologies (Cloud, Big Data, application web, …). L’enjeu de la transformation digitale est de stimuler la croissance de l’entreprise dans son ensemble, mais également de modifier et d’améliorer en continu les processus de travail des employés pour les rendre plus efficaces, afin qu’ils génèrent à leur tour de la croissance.
Cela implique d’avoir une vision digitale claire menée avant tout par le top management pour savoir pertinemment ce que représente le digital dans la création de valeur, quelle place il occupe dans la chaîne de valeur de l’entreprise, et enfin comment anticiper et gérer les éventuelles résistances au changement.
Ainsi, la réussite d’une transformation digitale passe en grande partie par la mise en œuvre des éléments suivants: un alignement total à la culture d’entreprise (raison d’être, vision, valeurs et passion), la capacité à innover et à prendre des risques, la centricité client / utilisateur, une forte agilité / adaptabilité ainsi que la générosité (communauté, partage, ouverture, …).
« Soyez donc vous-mêmes, tous les autres sont pris » Oscar Wilde.
Vous l’aurez compris, la culture d’entreprise devrait être l’essence même de toute entreprise qui souhaite avoir un développement durable. Pour ce faire, « Authenticité » est le maître mot car chaque entreprise doit avoir une culture qui lui est propre, afin de créer une forte différenciation tout en se modernisant.