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La problématique des taux élevés dans la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) est l’un des points essentiels souvent soulevés par les trésoriers, directeurs financiers ou dirigeants d’entreprises lors des discussions sur le système bancaire. Malgré la multiplication des banques et la baisse des taux directeurs de la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), les taux moyens proposés aux entreprises restent encore assez « élevés ». Les banques, quant à elles, se demandent comment avoir plus de client dans ce contexte très concurrentiel tout en limitant le coût du risque.
Il existe néanmoins des raisons d’être optimiste grâce aux efforts des états pour créer un environnement propice au développement des affaires, et surtout l’impact positif du digital permettant d’avoir une nouvelle façon d’aborder les échanges entre banques et entreprises.
Différence entre taux directeur et taux de crédit.
Focalisons-nous tout d’abord sur la notion de taux d’intérêt pour bien comprendre les transactions entre les différentes parties prenantes. D’une manière générale, les taux directeurs représentent les taux d’intérêt fixés par la BCEAO, et qui permettent à celle-ci de réguler l’activité économique. Dans le cas de la zone UEMOA , les deux principaux taux directeurs utilisés sont :
- Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’open market (appels d’offres).
- Le taux d’intérêt applicable sur le guichet de prêt marginal (taux de pension).
Cet instrument, utilisé lors des opérations de refinancement par la BCEAO pour alimenter les banques en liquidités, est le véritable baromètre du coût du crédit dans les pays de la zone UEMOA.
Les banques qui veulent se refinancer à court terme peuvent le faire en payant un intérêt sur la somme qu’elles empruntent auprès de la BCEAO. Le taux d’intérêt est défini lors des opérations d’adjudications (enchères). Chaque banque indique le montant qu’elle souhaite emprunter à la BCEAO et le taux qu’elle est prête à payer. La BCEAO sélectionne les offres les mieux disantes. A l’issue de chaque adjudication, la BCEAO publie le taux moyen pondéré. Si ce taux moyen pondéré est fort, les banques auront tendance à augmenter les taux des crédits offerts aux clients. Elles auront le comportement inverse si ce taux d’intérêt est faible.
En définitif, plus le taux de la BCEAO est bas, plus le coût du crédit a des chances d’être bon marché ce qui, en théorie, favorise la croissance.
Un traitement inégal selon les entreprises.
Dans la réalité, les banques ne répercutent pas systématiquement la baisse du taux directeur de la BCEAO pour diverses raisons : la mise en œuvre de dispositifs prudentiels pour mieux gérer le risque, la fragilité des entreprises, notamment les PME, voire le fonctionnement non optimal de la justice dans certains cas.
Cette situation engendre évidemment un impact négatif sur les acteurs et l’environnement économique : Capacité d’investissement des entreprises plus limitée, difficulté pour les banques d’avoir plus de clients, ralentissement du dynamisme du marché.
Cependant, en regardant de plus près ce qui se passe réellement au niveau du marché, on remarque qu’une poignée d’entreprises, notamment les très grandes, s’en sortent mieux que les autres. Elles arrivent à négocier des taux acceptables mais pouvant encore être plus agressifs, grâce à leurs équipes ayant une meilleure maîtrise des pratiques du marché.
Cependant, force est de constater que cela reste une exception au regard du nombre important de trésoriers, directeurs financiers et dirigeants rencontrant les difficultés suivantes:
- Manque de visibilité sur les tarifs proposés par la concurrence ;
- Manque d’outil efficace pour challenger les banques ;
- Manque d’information sur les promotions en cours ;
- Urgence du besoin entraînant un raccourcissement du délai de négociation ;
- Besoin d’accompagnement pour faciliter l’obtention du meilleur crédit adapté à leur besoin.
L’existence de plateformes d’échanges fiables serait un atout non négligeable pour les banques et les entreprises. Elles permettraient de rassurer les deux parties et de créer l’émergence d’un marché efficient. Les entreprises ainsi pourraient négocier plus librement leur taux de crédit, tandis que les banques seraient en mesure de cibler plus de clients et générer plus d’opportunités.
Les plateformes digitales financières, un levier essentiel pour changer la donne.
Les plateformes digitales doivent clairement servir de base à l’élaboration d’un nouveau type de communication entre les banques et les entreprises. Adaptées au contexte africain, elles peuvent améliorer et faciliter considérablement la circulation de l’information et les échanges.
Quelques initiatives intéressantes peuvent être citées.
Les BIC (Bureau d’Information sur le Crédit) supervisés par la BCEAO collectent des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur, auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers. Ces informations traitées sont commercialisées auprès des établissements de crédit sous la forme de rapports de solvabilité détaillés des emprunteurs. Les BIC constituent pour les établissements de crédit un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques, et surtout d’aide à la décision se rapportant à l’octroi de crédits. En somme, ils jouent le rôle de certificateur sur l’emprunteur.
Finappli, Fintech spécialisée dans le marché financier africain, propose la plateforme digitale « eTREASURY », solution de gestion de trésorerie. Parmi les fonctionnalités, un module gestion des cotations permet de négocier les produits bancaires suivants: Crédit de trésorerie (Spot), Transfert, Change, Dépôt à terme, Escompte de traite.
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